Ligne et air
Ligne et air, série de dessins A3
Ligne et air, sur la crête, Colorado Rustrel, Opédette, série de dessins 30x40 cm
Installation, dessins sur papier A4 et sur calques, 260 cm x 940 cm, 2025, atelier. Photographie ©Jörg Brockmann
Des lignes se dessinent, s’architecturent, se prolongent puis s’interrompent. Le vide agencé sur le papier ouvre l’espace comme une invitation à s’y projeter pouvant faire émerger ses propres images de paysages ou du bâti. Une manière de rappeler les souvenirs des espaces traversés, perçus et observés. Lorsque je me déplace, d’espace en espace, physique et mental, j’aimerais comprendre ces déplacements, ce que je regarde et ce qui se conserve car à l’intérieur de moi, un réceptacle d’expériences toutes reliées à des lieux s’aménage. Dans la mémoire, les images des espaces se démultiplient, s’enchevêtrent et finissent par se brouiller, menaçant de disparaître ou de s’effacer par excès. En réponse à la surabondance, dessiner révèlece qui a été perçu. Dans ce sens, mes dessins sont des approches du réel fixées sur le papier mais qui surtout ne disent pas tout. C’est pourquoi les lignes sont claires et minimales, jointes ou disjointes mais issues de sensations vécues par le corps. La main trace mais ce qui se dessine n’est pas la reproduction exacte de la réalité ou de son image mentale mais en parle comme d’un lien qui se conscientise. Pour souligner les qualités spatiales des endroits considérés, la ligne entre en coexistence avec un espace chromatique préalablement peint où des relations se composent comme des fréquences suscitant des ouvertures possibles de la perception.
Pascale Favre 2025